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Patient en psychiatrie : comment améliorer sa prise en charge ?

9 décembre 2019
En France, la prise en charge du patient en psychiatrie semble loin d’être optimale... Entre lenteur du diagnostic, complexité d’accès aux soins et pénurie de praticiens psychiatres, le ‘parcours de soins’ des patients atteints de troubles psychiques s’avère semé d’embûches. Dans ce contexte, existe-t-il des solutions pour améliorer leur prise en charge ?

Patient en psychiatrie : un diagnostic tardif



Parce qu’ils concernent la santé mentale, les troubles psychiatriques sont plus difficiles à déceler, à identifier et à diagnostiquer que les troubles somatiques. De fait, en France, de nombreux chercheurs s’accordent sur le fait que penser la souffrance psychique en termes de “trouble” plutôt qu'en termes de “symptômes”, revient à considérer cette souffrance comme un dysfonctionnement à normaliser, plutôt qu’une maladie à soigner. Conséquence : le manque de reconnaissance des troubles psychiques conduit à une méconnaissance des symptômes pour les patients. Ce qui induit inévitablement à une lenteur de détection de la maladie et donc du diagnostic.

En parallèle, une grande stigmatisation des maladies mentales persiste en France. Ces discriminations ont tendance à freiner les patients, qui n’osent pas aller consulter un spécialiste pour se faire accompagner. Un facteur qui allonge encore un peu plus les délais de prise en charge en psychiatrie...

Un constat d’autant plus désolant que des études montrent que c’est durant les cinq premières années de la maladie que les chances de rémission sont les plus grandes et la réceptivité aux traitements la meilleure. Le diagnostic tardif du patient en psychiatrie pose donc un réel problème améliore considérablement.



Par rapport à la population générale, l’espérance de vie des personnes vivant avec des troubles psychiques est écourtée de 10 à 20 ans et leur taux de mortalité est trois à cinq fois supérieur (OMS, 2015).



Psychiatrie : un accès aux soins compliqué



Une fois le diagnostic posé, tout n’est pas réglé pour autant. Plusieurs études ont révélé que les soins prodigués au patient en psychiatrie sont rarement en adéquation avec les recommandations internationales. Ainsi, moins d’une personne sur quatre souffrant de dépression est diagnostiquée et traitée de façon appropriée.

Dans la majorité des cas, les patients atteints de troubles psychiques se tournent en premier lieu vers un médecin généraliste, bien avant de consulter un psychiatre ou un psychologue. C’est le parcours de soins classique, tel que le préconisent les autorités de santé. Problème : les échanges entre médecins généralistes et psychiatres se font très rares, ce qui ne favorise pas la prise en charge de ces patients.



67 % des médecins de ville accueillent en consultation des patients présentant un état dépressif. La moitié d’entre eux ne consulteront pas d’autre spécialiste (DREES, 2012).



Les médecins mettent ainsi en évidence plusieurs freins à l’accès aux psychothérapies (1) :

le non-remboursement des consultations avec un psychologue ou un psychothérapeute (91 %),

les délais d’obtention des rendez-vous avec un psychiatre (79 %),

la réticence des patients à suivre une psychothérapie (76 %).

De plus, comme beaucoup d’autres professions médicales, la démographie des psychiatres est préoccupante. Le nombre de professionnels spécialisés est insuffisant et inégalement réparti sur le territoire français avec de nombreuses zones désertifiées.

Enfin, l’hétérogénéité clinique des maladies psychiatriques, ainsi que la diversité des traitements pharmacologiques et thérapeutiques, contribue également à la complexité de leur prise en charge.

Quelles solutions pour améliorer la prise en charge du patient en psychiatrie ?



Ces dernières années, les avancées de la recherche en psychiatrie ont contribué à améliorer la prise en charge et le diagnostic des maladies mentales. En parallèle, des solutions de e-santé ont été développées pour optimiser le parcours de soins des patients lorsqu’ils ne sont pas ou plus en établissement.

Les dispositifs de télésurveillance médicale, par exemple, peuvent s’avérer pertinents pour suivre à distance l’évolution de l’état de santé des patients atteints de troubles mentaux. Ces outils numériques permettent de prendre en charge les patients directement à domicile. La solution de télésurveillance médicale garantit un échange continu entre le patient et les professionnels de santé, sans déplacement de leur part. Le patient en psychiatrie enregistre lui-même ses constantes quotidiennement dans l’application. Les informations remontent automatiquement au médecin ou psychiatre qui le suit. La solution permet de garder une trace de l’état de santé mentale du patient entre les rendez-vous. Les données sont précises, consultables à tout moment et génèrent des statistiques prêtes à être analysées.



39 % des personnes présentant des troubles dépressifs ne consultent pas de professionnels de santé et ne suivent pas de psychothérapie (DREES, 2012).



À l’instar des maladies somatiques, une prise en charge adaptée améliore considérablement l’espérance de vie et la qualité de vie du patient en psychiatrie. Les solutions de télésurveillance médicale peuvent s’avérer pertinentes pour améliorer le parcours de soins de ces patients.



(1) D’après une étude de la DREES publiée en 2012 sur « La prise en charge de la dépression en médecine générale de ville »