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La télésurveillance médicale pour les établissements psychiatriques

2 janvier 2020
Manque de moyens, délais de prise en charge à rallonge, patients délaissés, personnel soignant en sous-effectif… La situation du secteur de la psychiatrie est critique. En quoi la télésurveillance médicale pourrait participer à améliorer cette situation de crise ? Nos experts livrent des pistes.

La filière psychiatrie en pleine dépression



Dans les années 1980, le secteur de la psychiatrie publique disposait de 120 000 lits, pour une prise en charge à temps plein. En 2016, il ne restait que 41 000 lits (1) dans le public. Or, cette même année, 2,1 millions de patients ont été pris en charge en France, dont 417 000 par les hôpitaux psychiatriques. Le constat est donc sans appel : avec des patients toujours plus nombreux et des moyens budgétaires toujours plus restreints, la psychiatrie publique subit une crise sans précédent.



Entre 2010 et 2016, on compte 300 000 patients supplémentaires en psychiatrie en France.



La pénurie de lits disponibles à temps complet en hôpital psychiatrique pose un sérieux problème de prise en charge. Car, même si la volonté politique tend plutôt à éviter la logique “asilaire” des soins à destination des patients atteints de troubles psychiques, les hospitalisations font fréquemment partie de leur parcours de soins. Il est donc nécessaire de leur assurer une qualité de prise en charge optimale… notamment en leur garantissant un accès aux établissements psychiatriques en cas de besoin. Aujourd’hui, la pénurie de lits dicte, trop souvent, la durée des soins des patients. Résultat : les urgences psychiatriques deviennent la porte d’entrée principale des malades et se trouvent submergées.

Télésurveillance médicale pour les établissements psychiatriques : quel apport ?



Certains acteurs politiques avancent une solution toute trouvée à cette crise : développer la prise en charge en ambulatoire, c’est-à-dire sans hospitalisation. En théorie, il s’agit effectivement d’une solution légitime. Seulement voilà, les patients atteints de troubles mentaux ont besoin d’un suivi continu sur le long terme. La prise en charge en ambulatoire n’est efficace que si elle s’accompagne d’un bon suivi, une fois le patient rentré chez lui. À défaut, les patients et leurs familles risquent de se sentir abandonnés. Alors comment instaurer ce suivi lorsque le patient est à domicile ?

Les solutions de télésurveillance médicale permettent de suivre l’évolution de l’état de santé des patients après leur “réinsertion” dans la vie active. Les outils comme Mental Apps accompagnent les personnes atteintes de troubles psychiques au quotidien, en dehors des consultations médicales. Sécurisante et rassurante pour les patients, cette application permet aux soignants de garder un oeil sur eux. D’un côté, les patients saisissent leurs constantes quotidiennement (humeur, anxiété, suivi médicamenteux, etc.). De l’autre, les équipes médicales reçoivent des rapports hebdomadaires et des alertes en cas de situation anormale. Ils anticipent ainsi les situations à risque, et peuvent réagir à temps pour les désamorcer.

La télésurveillance médicale favorise donc la prise en charge en ambulatoire des patients. Elle participe, de facto, à désamorcer certaines problématiques rencontrées par les établissements psychiatriques. En effet, la télésurveillance médicale :

• contribue à la réduction des délais de pris en charge,

• pallie le manque de médecins et personnel soignant,

• participe à désengorger les urgences psychiatriques,

améliore le confort de vie des patients et de leurs familles…



(1) Rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) : « Organisation et fonctionnement du dispositif de soins psychiatriques, 60 ans après la circulaire du 15 mars 1960 », 2017